segunda-feira, 26 de novembro de 2012

À MADAME * * * - Paul Verlaine



A MADAME ***


Quand tu m’enserres de tes cuisses
La tête ou les cuisses, gorgeant
Ma gueule des bathes délices
De ton jeune foutre astringent,

Ou mordant d’un con à la taille
Juste de tel passe-partout
Mon vit point très gros, mais canaille
Depuis les couilles jusqu’au bout,

Dans la pinette et la minette
Tu tords ton cul d’une façon
Qui n’est pas d’une femme honnête ;
Et, nom de Dieu, t’as bien raison !

Tu me fais des langues fourrées,
Quand nous baisons, d’une longueur
Et d’une ardeur démesurée
Qui me vont, merde ! au droit du cœur !

Et ton con exprime ma pine
Comme un ours téterait un pis,
Ours bien léché, toison rupine,
Que la mienne a pour fier tapis.

Ours bien léché, gourmande et soûle
Ma langue ici peut l’attester
Qui fit à ton clitoris boule –
De gomme à ne plus compter.

Bien léché, oui, mais âpre en diable,
Ton con joli, taquin, coquin,
Qui rit rouge sur fond de sable :
Telles les lèvres d’Arlequin.


PAUL VERLAINE
Femmes (1890) 

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